Life : Des tournesols contre l’ijime

Life (Raifu) est un poignant et intense drama inspiré du manga éponyme de Keiko Suenobu. En seulement 11 épisodes, la série nous entraîne dans l’enfer des persécutions scolaires japonaises, appelées Ijime. Au centre de cette pratique malheureusement très courante se trouve une victime, persécutée par plusieurs élèves, voire sa classe toute entière. Personne n’ose s’interposer, de peur d’être à son tour pris pour cible.

Le premier épisode donne rapidement le ton. Ayumu Shiiba (Kie Kitano) et Yuko Shinozuka sont les meilleures amies du monde. Quand Yuko avoue avoir pour rêve d’intégrer le prestigieux lycée de Nishi, Ayumu, élève moyenne, lui demande de l’aide. Elles vont alors travailler dur toutes les deux afin d’entrer ensemble dans ce fameux lycée à la rentrée suivante. Malheureusement, le jour des résultats, la nouvelle tombe comme un couperet : Ayumu est acceptée, mais pas Yuko, qui la rend responsable de son échec. Insensible aux incessantes excuses de son amie, Yuko fait une tentative de suicide quelques jours plus tard, plongeant Shiiba dans une profonde culpabilité dont elle ne peut se remettre.

C’est donc seule qu’Ayumu fait sa rentrée à Nishi. Encore traumatisée par l’acte de son amie, elle ne cherche aucunement à s’intégrer à sa nouvelle classe et tend à s’isoler de plus en plus. C’est sans compter l’intervention de Minami (Saki Fukuda) , une jolie jeune fille extrêmement populaire, qui la repère et décide de la prendre sous son aile. A cet instant, Ayumu n’imagine pas qu’elle fait une grosse erreur, mais elle va bien vite l’apprendre à ses dépends…

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Impuissance

Life est un vrai coup de cœur. L’héroïne nous entraîne avec elle dans un tourbillon cauchemardesque qu’elle n’a en rien mérité et qui s’intensifie d’épisode en épisode, conséquence d’un simple mauvais choix… Elle subit alors calomnies et agressions sans pouvoir se défendre, et c’est ce qui rend ce drama si poignant : On se prend de plein fouet l‘impuissance de la jeune fille à lutter contre ses persécuteurs. Car Minami n’est pas une lycéenne comme les autres : son père est un homme politique très influent qui verse de grosses subventions au lycée de sa gentille fifille et qui compte bien en être récompensé. Issue d’une famille riche mais dont les parents sont peu présents (on ne verra jamais sa mère), Manami se permet tout. Déterminée et orgueilleuse, rien ne semble pouvoir arrêter ses manipulations cruelles.

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Suko, le petit-ami de la belle, n’est pas plus avenant et éprouve un profond attrait pour le sadisme, bien qu’il tente de le garder secret. Battu par son père, il subit une pression constante de sa part et se voit même contraint de continuer à sortir avec Minami alors qu’il entretient une relation très ambigüe avec une de ses profs, Wakae Toda. A noter que l’acteur qui l’interprète semble se plaire beaucoup dans ce rôle, à tel point qu’on se demande parfois s’il n’en fait pas un peu trop. Mais bon, passons…

Exutoire

D’après moi, Life apparaît comme un encouragement envers tout ceux qui sont victimes de ces pratiques humiliantes. Peu à peu, on voit Ayamu se relever et tenter de résister face à ses agresseurs. Elle finit même par trouver quelque soutien auprès de la mystérieuse Miki Hatori, une de ses camarades, qui semble impassible face aux menaces qui lui sont adressées. Malgré tout, les coups montés en série contre elle deviennent parfois insoutenables, et on a envie de hurler : « Mais c’est pas sa fauuuuute !!!! » (vous comprendrez en regardant). Cependant, lorsque l’on sait que l’auteur du manga Life a elle-même été victime d’ijime, on comprend mieux sa volonté de créer un personnage comme celui d’Ayumu, qui devient de plus en plus fort et se bat contre les brimades qu’il subit. Un exutoire, en somme.

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Life dépeint un aspect peu reluisant de la société japonaise. L’histoire met le doigt sur cette mentalité typiquement nipponne qui veut que l’intérêt du groupe passe avant celui de l’individu. C’est une question de survie : chacun doit rentrer dans le moule et ne pas faire de vagues.

C’est probablement ce qui apparaît comme le plus difficile à supporter : le manque total de compréhension et d’intérêt de la part du corps enseignant. Lorsque Ayumu cherche à parler de ce qu’elle vit, on ne la croit pas. On ne VEUT pas la croire. On est révolté par ce proviseur qui ne pense qu’à la réputation de son lycée, et par les professeurs qui font la sourde oreille et accusent la victime. Il faut savoir que l’ijime est aussi tabou qu’il est courant, au Japon. Seule Hiraoka, nouvelle enseignante encore naïve, va tenter de faire toute la lumière sur cette affaire, contre vents et marées…

Je ne peux que vous conseiller ce drama terriblement touchant. Jusqu’au dernier épisode, on se demande si on aura droit à un happy end ou à une fin tragique…

J’ai trouvé cette vidéo de Life faite par un fan sur Dailymotion, et je la trouve plutôt bien faite. Toutefois, sachez qu’elle reprend des extraits de tous les épisodes ! Si vous n’avez pas vu le drama, évitez de la regarder, vous pourriez vous gâcher certains passages.

Ah oui, et la référence aux tournesols ? Eh bien regardez la série, vous verrez bien…

  • Ma note : 8/10
  • Format : 11 épisodes de 35 minutes
  • Année : 2007

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