Se fier à un grand nombre de critiques positives n’empêche pas les erreurs d’achats. J’en ai eu la preuve cet été en m’offrant le premier tome de la série Londres la Ténébreuse, intitulé « La fugitive de Whitechapel », de Bec MacMaster. Voici l’histoire que me vendait le quatrième de couverture : « Sans le sou, en charge de ses petits frère et soeur, Honoria Todd s’installe à Whitechapel, où elle espère échapper au terrible lord Vickers. Mais dans cet obscur quartier de Londres, où peu de personnes se risquent, les bandits règnent en maîtres. Et trouver refuge en ce lieu pourrait tout aussi bien jeter Honoria entre les mains du légendaire et redoutable Blade. Ce sang bleu renégat est l’ennemi juré de Vickers. Quand Blade propose justement à Honoria un marché, cette dernière accepte, en échange de sa protection. Mais à ses yeux, est-elle un instrument de vengeance contre Vickers ou sa seule chance de rédemption ? »
Etant dans une phase steampunk, ce roman m’a tout de suite intéressée. Je pensais naïvement y trouver une histoire d’aventure palpitante pleine de mystères et de rebondissements. Malheureusement, après quelques pages, j’ai senti que j’avais peut-être fait une erreur de jugement. Très rapidement, on sent qu’Honoria et Blade sont attirés l’un par l’autre. Le souci, c’est que l’histoire se concentre essentiellement sur cette romance, au détriment de ce que j’imaginais être la véritable histoire : Honoria et ses frère et soeur, obligés de vivre cachés dans un quartier 25malfamé de Londres pour échapper à la vengeance de Vickers, le meurtrier de leur père. D’un côté, on a donc une jeune femme prude, bien éduquée, issue d’un milieu favorisé, qui refoule des sentiments qu’elle considère comme déplacés. De l’autre, un Sang-Bleu, c’est-à-dire un homme qui a contracté un virus le poussant à boire du sang humain. Un vampire, quoi. Je découvre alors avec dépit que ce que je tiens entre les mains n’est rien d’autre qu’un roman de bit-lit… à la sauce Fifty Shades of Grey. Tristesse.
Cucul et sans grand intérêt
Je ne vais pas jouer les hypocrites : j’ai bien aimé la saga Twilight, j’ai même critiqué un des tomes sur ce blog. Mais « Fifty shades of Grey », non. Juste : non. Je ne comprends vraiment pas
l’engouement autour de cette saga, dont je n’ai pas réussi à lire plus de 2 chapitres du premier tome. Que d’autres romans s’en inspirent et que je me retrouve à en lire contre mon gré, ça
m’ennuie particulièrement. Si « La fugitive de Whitechapel » proposait une histoire intéressante, prenante, à laquelle s’ajoutait une pointe d’érotisme, je n’y verrais pas d’inconvénient. Ce n’est pas le cas. Le scénario est d’un ennui mortel et on sent bien que ce n’était pas la priorité de son auteur. Les temps forts du roman (du moins, ceux que l’auteur veut présenter comme des temps forts) sont :
- leur premier baiser (Honoria se dit qu’il ne faudrait pas, mais vraiment, elle en a trop envie),
- le moment où il la mord pour la première fois (« C’est douloureux, mais qu’est-ce que c’est bon ! »)
- le moment où ils font l’amour pour la première fois (Honoria découvre le plaisir, le vrai !).
Je suis peut-être dure, mais j’ai trouvé ça affligeant. J’en suis quand même venue à bout, histoire de me dire que le temps passé à lire ce roman n’avait pas été vain, mais je ne vous cache pas que j’ai lu les derniers chapitres en sautant les lignes 10 par 10. La fin est d’ailleurs toute aussi niaise et prévisible que le reste.
Bref, si vous êtes fan de bit-lit et que vous adorez « Fifty shades of grey » à tel point que vous n’hésitez pas à le lire dans le métro aux heures de pointe, foncez. Pour les autres, circulez, y’a rien à voir.