Un réseau social sans membres : une idée bien saugrenue et un service, à priori, d’une inutilité totale. Pourtant, en y regardant de plus près, force est de constater que ce site est réellement intrigant… voire particulièrement déroutant.
« Aucune information, mais sur tout le monde » : voilà le credo du réseau per.sonn.es. Premier point important : ce réseau ne contient aucune base de données sous quelque forme qu’elle soit. Placé sous licence Art Libre, le site se veut un coup de pied dans la fourmilière des réseaux sociaux, Facebook en tête, qui font la courses aux fichages des données personnelles. C’est Fil, le webmaster, qui en parle le mieux : « Les « membres » de ce réseau social sont créés par combinatoire à chaque visite du site — qu’il s’agisse d’un visiteur humain ou d’un robot d’indexation. Ils sont détruits instantanément. Leur existence n’est qu’une illusion informatique, une persistance rétinienne à l’ère du fichage social. »
Concrètement, qu’est-ce que ça donne ? C’est tout simple. Chaque fois que vous arrivez sur le site, un membre fictif est créé. Vous pouvez également entrer votre propre nom dans la barre située en haut à droite. Ensuite, le moteur du site, Hérisson, vous construit un profil de toutes pièces en allant puiser les données dont il a besoin ici et là : votre avatar sera une photo libre de droits sur Flickr, votre actualité proviendra de rezo.net… Un agrégateur de flux nouvelle génération, en somme. On ajoute à cela un métier, une ville de résidence, un âge, des amis eux-aussi fictifs, une pensée… Et un nouveau membre prend vie sous vos yeux pour quelques instants !
Et n’ayez pas peur d’entrer votre nom sur le réseau : il sera rapidement détruit après votre départ.
Inspiré par Cent Mille Milliards de Poèmes de Raymond Queneau, per.sonn.es est un étonnant concept qui pourrait bien faire des petits frères dans la lutte contre le listage organisé de nos données personnelles…
Mes informations :
j’ai 55 ans.
Mon taff : Notaire
j’habite à Pontlevoy (Centre)
Mes pensées du moment :
De même que le verre plein est à moitié vide, le verre vide est à moitié plein.