« Out » : Le jeu du chat et de la souris version japonaise…

outkirinoQui dit « vacances » dit aussi « occasion de dévorer une multitude de livres en tous genres ». L’un des bouquins que j’ai terminé récemment est le thriller « Out », de l’auteur japonaise Natsuo Kirino, et c’est aussi le sujet de mon article d’aujourd’hui.

« Out » raconte l’histoire de quatre femmes aux profils bien différents, travaillant toutes de nuit comme ouvrières dans une fabrique de paniers-repas, dans une banlieue japonaise. Toutes ont également une vie de famille bien chaotique et vivent avec un mari alcoolique, violent, infidèle ou tout simplement absent.

Il y a d’abord Masako, la trentaine et un sacré caractère, vivant en compagnie d’un mari devenu un parfait étranger pour elle et d’un fils en pleine crise d’adolescence qui ne lui adresse même plus la parole. Vient ensuite Yoshie, surnommée « la Patronne » par ses comparses. C’est la plus ancienne du groupe, celle qui a le plus vécu et, d’une certaine façon, la plus sage. Elle partage ses journées entre sa fille et sa belle-mère, incontinente et en constante demande d’attention. Kuniko représente quant à elle la femme-enfant superficielle. Endettée jusqu’au cou par amour pour les grandes marques et le luxe malgré son minuscule salaire, elle se retrouve au pied du mur lorsque son mari la quitte en emportant avec lui toutes leurs économies. Enfin, voilà Yayoi. C’est une jolie femme douce, mère de deux jeunes enfants et épouse d’un homme qui passe ses soirées à jouer dans un bar et à tourner autour d’une jeune entraîneuse chinoise… C’est par elle que tout arrive.

Causes et conséquences…

Un soir, Yayoi voit son mari rentrer tard, une fois encore, et elle n’en ignore pas la cause. Une dispute éclate et dégénère. Elle l’étrangle jusqu’à ce qu’il ne bouge plus. Il est mort, elle l’a tué.

En prenant conscience de ce qu’elle vient de faire, elle appelle son amie Masako pour lui demander de l’aide et cette dernière, par loyauté ou par amitié, accepte de s’en occuper. Leur première préoccupation est de faire disparaître le corps sans attirer les soupçons. Très vite, un plan est mis sur pied : Yayoi devra raconter que son mari n’est jamais rentré et déclarer sa disparition, pendant que Masako, Yayoi et Kuniko se chargeront d’effacer toute trace du meurtre.

La veuve joue son rôle à merveille, si bien que c’est rapidement le patron du bar que fréquentait son mari qui est mis en cause. Mais en remontant jusqu’à lui, la police a également découvert certaines de ses activités illégales; l’homme, un yakuza, voit son empire s’écrouler sous ses yeux.

Sans emploi, il a désormais beaucoup de temps pour réfléchir et pense avoir découvert le véritable assassin : pour lui, il n’y a aucun doute, Yayoi est au centre de l’affaire. Elle a tout à perdre, il a tout perdu… et il a bien l’intention d’assouvir sa vengeance, coûte que coûte…

Que trouve-t-on au-delà des limites ?

n131627Cette histoire m’a vraiment bouleversée. En l’espace d’un instant, on bascule dans l’horreur la plus totale, et on peine à comprendre les motivations de Masako, qui accepte si facilement de devenir complice d’un meurtre. Cependant, on s’aperçoit bientôt qu’en aidant Yayoi, quelque chose de bien plus grave s’est passé dans l’esprit des trois autres femmes. Elles ne s’en rendent pas encore compte, mais elles ne seront plus jamais les mêmes.

Peut-on continuer à vivre normalement après avoir commis de tels actes, qu’il s’agisse de tuer un homme ou de faire disparaître son corps ? Nos quatre amies veulent le croire. Kuniko affirmera avoir été forcée à participer et cherchera à se convaincre que sa responsabilité dans l’affaire est moindre. Yayoi dira que c’était pour l’argent, Masako par amitié pour Yayoi. Mais, au fond, elles seront toutes rapidement rattrapées par leur passé, et vont payer le prix fort.

La tension et le suspense sont présents tout au long du livre. On les sait poursuivies et on ne peut que se demander comment tout cela va finir. Et lorsque la fin arrive… Elle est loin de tout ce qu’on pouvait imaginer et nous coupe le souffle. C’est noir,  sinistre… Mais on ne peut constater que « Out » est un roman d’une profondeur et d’une richesse incroyables.

Un conseil : lisez-le et prenez part à la chasse…

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A noter qu’un film, prévu pour cette année (au Japon du moins), a été adapté de ce roman.

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