Le drama Ouran High School Host Club est l’adaptation du manga Host Club de Hatori Bisco. N’ayant pas lu le manga, mon avis se concentrera uniquement sur son adaptation. On y retrouve deux acteurs de Tumbling : Yusuke Yamamoto et Shunsuke Daito.
Le pitch
Le lycée Ouran est un établissement privé réservé à des étudiants riches issus de l’élite japonaise. Un monde bien éloigné de celui de Haruhi Fujiyoka (Haruna Kawaguchi), jeune fille d’une famille modeste qui intègre l’école grâce à une bourse d’étude. Alors qu’elle cherche un endroit calme où étudier, elle tombe sur le club d’hôtes du lycée, mené par Tamaki Suou (Yusuke Yamamoto). Effrayée par ce jeune homme extravagant et extrêmement narcissique, elle tente de s’enfuir mais brise accidentellement un vase d’une valeur de 8 millions de yens (environ 60 000 €). Elle est alors contrainte de devenir un hôte pour rembourser sa dette…
Le boys band d’Ouran
Bienvenue dans le club d’hôtes du lycée Ouran, où chaque personnage est caricaturé à l’extrême ! Comme à la grande époque des boys-bands (« Partiiiir uuuun jouuuur »), chaque membre doit répondre à un fantasme féminin :
- Tamaki, surnommé « Le Prince », est le roi du club. Sa technique de séduction consiste à couvrir ses clientes d’attention et de déclarations ultra-romantiques.
- Kyoya (Shunsuke Daito) est le vice-président. Froid et calculateur, il veille à ce que rien n’entrave la bonne marche du club et gère la vente des produits dérivés.
- Hikaru et Kaoru (Shinpei et Manpei Takagi) représentent « l’amour fraternel interdit » (j’y reviendrai, images à l’appui).
- Mitsukuni, dit « Honey » (Yudai Chiba), adore les gâteaux et les choses mignonnes. Il ne se sépare jamais de son lapin en peluche.
- Takashi (Masaya Nakamura) est grand, fort mais taciturne. Il est le protecteur de Mitsukuni.
On rencontre également Umehito Nekozama, un étrange lycéen tout de noir vêtu passionné par la magie noire. Il ne quitte jamais sa marionnette de chat et ne peut s’exposer à la lumière.
Vous l’aurez sûrement compris, Ouran High School Host Club ne se prend pas au sérieux. Je pense que la scénariste a mis un point d’honneur à conserver « l’esprit manga » car les effets visuels sont nombreux :
Ce côté déjanté m’a tout de suite plu et j’ai regardé ce drama avec plaisir. Cependant, il ne me laissera pas un souvenir mémorable. Il faut savoir qu’il ne compte que 11 épisodes de seulement 23 minutes, ce qui est très court. Résultat : les intrigues restent très superficielles et les épisodes s’enchaînent sans qu’aucun ne nous marque vraiment. De plus, il ne propose aucune intrigue principale réellement intéressante, un véritable fil rouge. Finalement, Ouran s’appuie essentiellement sur les personnalités des protagonistes. Du coup, on a vite fait le tour.
Des personnages inégaux et pas assez creusés
Et justement, parlons des personnages. Tout d’abord, je suis impressionnée par la capacité de Yusuke Yamamoto à interpréter des rôles aussi variés. Après avoir vu plusieurs de ses dramas en peu de temps (dont Rescue récemment), je dois dire qu’il m’a vite fait oublier le lycéen mystérieux qu’il incarnait dans HanaKimi. Ses multiples facettes sont sans doute l’une des raisons pour lesquelles il semble si populaire.
J’ai trouvé l’acteur plutôt convaincant dans son rôle de lycéen survolté profondément amoureux de lui-même. Tamaki est aussi relativement touchant dans sa relation avec Hanahi, quand il parvient à s’oublier quelques instants pour s’ouvrir à elle. Cependant, même s’il lui montre ses sentiments dès le début, leur relation évolue très peu au fil des épisodes. Malgré un sursaut plein de promesses dans l’épisode 5 (clairement l’un de mes préférés, merci Shunsuke…), le calme revient très vite et la vie reprend son cours. Ne vous attendez pas à une grande passion entre Tamaki et Hanahi, Ouran High School Host Club mise surtout sur l’humour et les scènes romantiques sont très anecdotiques.
Le personnage de Kyoya m’a aussi semblé intéressant. Surnommé « maman » par Tamaki, il reste en retrait pour mieux observer. Il agit uniquement dans son propre intérêt et ne s’en cache pas. Tout est calculé, réfléchi et le jeune homme veille à rester toujours maître de lui-même.
On lui découvre une profondeur inattendue au fil de l’histoire. Malheureusement, les quelques failles de Kyoya sont vite oubliées et ne débouchent pas sur grand chose. Dommage.
Le couple Hikaoru et Kaoru (oui, j’ai bien utilisé le mot « couple ») est définitivement ce qui me fait aimer les dramas japonais. Où pourrions-nous voir ailleurs une série mettant en scène une pseudo-relation amoureuse entre deux frères (hentai exclu, évidemment) ? Ne connaissant pas le manga original, j’ai été plutôt gênée de les découvrir. J’ai d’ailleurs eu une grosse pensée pour les deux acteurs, car leurs scènes ne devaient pas être faciles à jouer.
Autant le dire tout de suite, je ne comprends pas ce qu’il y a d’excitant dans ce genre de relations. Le yaoi, à la limite, mais le yaoi entre FRÈRES ? Pourtant, une fois la surprise passée, je reconnais que j’ai trouvé ça plutôt drôle. D’autant plus qu’ils se donnent à fond :
Je ne connaissais pas ces acteurs, mais je les trouve mignons tout plein. Leurs intrigues ne sont pas forcément très inspirées (des trucs de jumeaux, quoi…) mais ils m’ont laissé un bon souvenir.
En revanche, s’il y en a un que je ne trouve pas mignon tout plein, c’est Honey. Un jeune homme qui donne l’impression d’avoir 12 ans, ne jure que par les sucreries et trimbale sa peluche partout, ça ne me branche pas du tout. J’ai trouvé ce personnage plus agaçant qu’adorable et rien de ce qu’il a fait ne m’a intéressée. Quand à Takashi, son protecteur, eh bien… je n’ai rien à en dire. Je ne me rappelle quasiment rien le concernant.
Autre chose qui ne m’a pas marquée : le personnage de Haruhi. Certes, on n’est pas au niveau de Koizora, mais il m’a semblé totalement transparent. La jeune fille doit avoir deux émotions à son répertoire : la surprise et l’énervement. Bon, j’exagère peut-être un peu, mais je ne lui trouve ni charisme ni profondeur. Elle passe son temps à faire la tronche et la seule chose qui la caractérise est son origine modeste. Super.
Un thème musical vite oublié
Avant de terminer, abordons la musique. Dans un drama relativement bien fichu, la musique-thème est assez présente, souvent entraînante et elle vous reste en tête longtemps après avoir fini le dernier épisode (par exemple, j’ai encore la musique de Tumbling en tête). Elle s’impose à chaque moment important pour lui donner plus de puissance et d’émotion. Le souci, c’est que je ne parviens pas à me souvenir de celle d’Ouran. Je me rappelle vaguement qu’elle est interprétée par une voix féminine… mais c’est tout. Je trouve que l’OST est totalement insipide et qu’elle appuie la platitude du drama.
Bon, puisque je ne veux pas terminer cette critique sur du négatif, je vais quand même revenir sur une chose qui m’a plu : les déguisements. Voyez plutôt :
Ils se sont vraiment fait plaisir et c’est assez drôle de les découvrir à chaque fois dans un nouveau style.
En conclusion, je pense que ce drama aurait été bien meilleur si les épisodes avaient été plus longs. Durant ces 11 épisodes, tout est survolé et aucune intrigue véritablement importante n’est créée avant la fin. Au bout du compte, on a le sentiment d’avoir regardé une très longue introduction… sauf que l’histoire ne commence jamais. C’est assez regrettable, car on sent qu’il y avait du potentiel.
Toutefois, puisque 4 bonnes heures vous suffiront pour voir l’intégralité de la série (oui, j’ai calculé), vous ne perdrez rien à y jeter un œil. Ouran High School Host Club est assez drôle et se laisse facilement regarder… Mais il ne faudra pas en attendre beaucoup plus.
Un petit mot sur le film
Le film éponyme, sorti en 2012, est la suite directe fr la série. C’est en quelque sorte le tout dernier épisode. En gros : on prend exactement la même chose et on continue ! Cela signifie que vous aimerez probablement si vous avez aimé le drama. En ce qui me concerne, je me suis vraiment ennuyée et j’ai fini par sauter plusieurs passages pour arriver à la fin.
Une chose est sûre pour moi : ce Ouran High School Host Club (drama + film) sera aussi vite oublié que regardé.