Je lis assez peu de mangas, ce blog en est la preuve : le seul et unique billet rédigé sur le sujet remonte à… 7 ans et demi. (Oui, ce blog est vieux). Il s’agissait de Nana. A l’époque, j’expliquais que le tome 20 venait de sortir et que j’avais hâte de lire la suite. Manque de bol, la série est suspendue depuis le tome 21, en raison des soucis de santé de la mangaka Ai Yazawa. Je ne verrai donc probablement jamais la fin d’un des rares mangas qui m’ait réellement emballée. Bref.
Aujourd’hui, on quitte le shojo pour le seinen Tokyo Therapy. Cette série de deux tomes nous fait découvrir le quotidien de Miwa Shinjo, une psychologue clinicienne qui vient d’ouvrir un cabinet à Tokyo. Accompagnée du psychiatre Senkawa, cette professionnelle dynamique n’a pas peur de sortir des sentiers battus pour aider ses patients à retrouver leur sérénité.
Cette série courte nous présente 5 cas, chacun se construisant comme une enquête policière. Partant des troubles du patient, Shinjo va rassembler des indices et recueillir des témoignages afin de découvrir l’élément déclencheur. Chaque histoire se résout assez rapidement, ce qui constitue pour moi le petit bémol de la série. Là où une psychothérapie prend – au mieux – des mois, notre super psy parvient généralement à régler le problème en quelques jours. On aimerait que ce soit si simple dans la vraie vie.
Néanmoins, j’ai vraiment apprécié cet aspect « enquête », d’autant plus que le scénariste, Toshinobu Dana, joue sur le suspense. Comme bon nombre d’histoires du genre, le héros a vite compris ce qui se trame mais l’auteur veille à distiller des éléments de réponse au compte-gouttes. On échafaude donc des théories mais l’on obtiendra la solution de l’énigme qu’à la toute fin. Difficile, donc, de lâcher le livre en coup de route.
Briser un tabou
Les deux cas du premier tome sont selon moi les plus intéressants. Le premier porte sur un mari devenu soudainement violent après avoir été témoin d’une bagarre. Quant au second, il nous narre l’histoire d’un homme souffrant d’hallucinations après avoir été victime d’une prise d’otage. C’est à mon sens sur ce premier tome que le concept est le plus maîtrisé, mais j’ai lu avec plaisir le second. Je regrette d’ailleurs que la série soit si courte ! Cependant, je suis bien consciente qu’une série construite de cette manière peut vite devenir répétitive. Du coup, si vous connaissez d’autres bonnes séries de ce genre, n’hésitez pas à me laisser un petit commentaire, je suis preneuse !
Au-delà de l’intérêt narratif, on sent que cette série vise un autre objectif : décomplexer la psychothérapie. Je ne sais pas comment elle est perçue au Japon mais Tokyo Therapy semble vouloir briser un tabou auprès de ses lecteurs par le biais de la chaleureuse et patiente psychologue. Le message est assez clair : tout le monde peut avoir besoin d’une psychothérapie et il ne faut pas en avoir honte. Et je trouve qu’il passe plutôt bien ! Les patients rencontrés ont ceci en commun qu’ils sont tous des « monsieur et madame tout-le-monde » dont les histoires personnelles sont variées et auxquels il est possible de s’identifier.
En résumé, si le domaine de la psychologie vous intéresse, je vous conseille de jeter un œil à ce Tokyo Therapy. Le personnage de Miwa Shinjo, bien que peu approfondi, est attachant, et les cas présentés sont accrocheurs. Et si vous ne maîtrisez pas le jargon de la discipline, ne craignez rien : la série est très accessible et les termes spécifiques à la psychologie et à la médecine sont expliqués. Vous n’avez plus d’excuse !