Facebook, une addiction moderne

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Qui ne connaît pas Facebook ? Créé en 2004 par un certain Mark Zuckerberg, ce grand réseau social compte aujourd’hui pas moins de 175 millions de membres à travers le monde, dont 24 millions en France. Et ça ne va pas s’arrêter là : on estime en effet que 100 à 150 000 personnes rejoignent Facebook chaque semaine ! Ce qu’on connaît moins en revanche, c’est le nombre de gens devenus totalement accros à ce réseau d’un nouveau genre…

Moi-même, j’en ai fait partie. Pourtant, avant de devenir membre, Facebook ne m’intéressait pas du tout : je ne voyais absolument pas quel pouvait être son intérêt, et pourquoi il provoquait un tel engouement. Seulement voilà, quand je suis arrivée en SRC à la rentrée, je me suis aperçue que la grande majorité des étudiants y étaient inscrits, ce qui a attisé ma curiosité.

Comment tout a commencé…

Un soir, je discutais avec un ami sur MSN et la conversation a dévié sur ce fameux réseau social. Après l’avoir entendu vanter les nombreuses qualités du site, j’ai sauté le pas et je me suis inscrite. Et c’est ainsi que j’ai mis le pied dans ce qui allait ruiner mon temps libre au cours des mois suivants…

On ne se méfie pas au début, il s’agit d’un simple passe-temps. Juste pour voir les nouveaux statuts – sous forme de « Untel fait ceci » ou « Unetelle dit cela » – et se tenir au courant des dernières actualités concernant ses amis. Mais pour moi, quelques jours ont suffit pour que se connecter à Facebook devienne un réflexe. Je pensais y passer seulement quelques minutes et puis, finalement, je commentais le statut d’un ami, je faisais une partie de tel ou tel mini-jeu, je répondais à tel ou tel test ou je rejoignais tel nouveau groupe… Rien d’utile ou d’enrichissant au bout du compte. Pour vous donner une idée, le dernier groupe Facebook que j’ai rejoint s’intitulait : « Pour la réconciliation des oeufs brouillés ». Ne cherchez pas un quelconque intérêt, il n’y en a aucun !

Bien sûr, je ne dis pas que ce réseau ne m’a jamais rien apporté, puisqu’il m’a donné l’occasion de rencontrer des étudiants de ma formation avec lesquels je n’aurais probablement jamais discuté en temps normal. Forcément, tout devient plus facile par ordinateurs interposés. Et puis c’est aussi grâce à ce réseau que je suis en couple aujourd’hui. Nous nous sommes rencontrés à une soirée et on ne se serait probablement jamais revus sans Facebook. Je suis donc obligée de reconnaître que le site sait se rendre utile… dans une certaine mesure.

Prise de conscience

Ce dont je me suis rendue compte, c’est que plus le temps passait, et plus je passais du temps à ne RIEN faire sur ce site (comme beaucoup, d’après cet histogramme). J’allais souvent me coucher le soir en réalisant que je venais de perdre une journée de plus… mais ça ne m’empêchait pas de me reconnecter dès le lendemain matin, voire le matin même, dans certains cas. C’est comme cela que j’ai réalisé que Facebook me faisait plus de mal que de bien.

En février, le premier soir des vacances scolaires, j’ai réalisé que je ne voulais pas gâcher une période de vacances de plus, sachant que j’avais déjà passé mes vacances de la Toussaint et de Noël connectée à FB du matin au soir. Il était hors de question que ça se reproduise. J’ai donc décidé de désactiver mon compte, pour être certaine de ne plus y mettre les pieds. Je pense que ce réseau social peut être bénéfique lorsque l’on veut travailler dans la communication, je ne voulais donc pas le supprimer totalement. Cela tombait bien, puisqu’il n’existe de toute façon aucune fonction « supprimer son compte » sur ce site : seule la fonction « désactiver son compte » est accessible.

Facebook, une entreprise bien rodée

Et c’est là que j’ai réellement pris conscience des moyens de manipulation dont use et abuse Facebook pour ne pas perdre ses membres. Comme je l’ai dit, il n’est pas possible de supprimer son compte en cliquant sur un simple bouton, comme on pourrait le faire sur la majorité des sites. Mais ça ne s’arrête pas là.Lorsque je me suis décidée à cliquer enfin sur le bouton de désactivation, voilà sur quelle page j’ai atterri (cliquez pour agrandir) :

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Comme on peut le voir, le site n’hésite pas à jouer sur les sentiments, en montrant au membre rebelle des photos de ses amis avec la mention « Vous allez manquer à untel »… J’avoue que ça m’a fait beaucoup rire.
Ensuite, plus bas sur cette page, on nous demande d’expliquer quelle raison nous pousse à vouloir commettre un acte aussi déraisonnable. On ne peut bien sûr pas donner n’importe quelle raison : il nous faut en sélectionner une dans une liste. Je n’ai retenu que celle qui m’intéressait, c’est-à-dire : « Je passe trop de temps sur Facebook ». J’ai alors constaté que pour chaque motif, FB avait la solution. Par exemple, lorsque j’ai sélectionné la raison citée ci-dessus, une petite fenêtre s’est ouverte en m’expliquant que je pouvais tout simplement désactiver les notifications par mail. Ainsi, je serais moins tentée de revenir sur le site. Intelligent n’est-ce-pas ?
Sans surprise, je me suis aperçue que la seule raison de désactivation pour laquelle le site ne donnait pas de solution était « J’ai déjà un autre compte Facebook ». Étonnant, non ? Comment ça, « non » ?

Malgré tout cela, ma volonté a résisté à toutes ces tentatives visant à me faire rester sur le navire, et j’ai cliqué sur le bouton « désactiver ».

Pour autant, je n’étais pas encore au bout de mes peines. Le site m’a renvoyé sur la page d’accueil avec cette inscription (cliquez pour agrandir) :

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Le message indique que si je veux à nouveau réactiver mon compte un jour, il faudra que j’entre mon adresse mail et mon mot de passe. Autrement dit ? Que je clique tout simplement sur le bouton… « Connexion ».

5 thoughts on “Facebook, une addiction moderne

  1. Je me permets de remettre ici les commentaires laissés à ce sujet sur l’ancien blog, car le débat me semble intéressant.

    Simon http://www.deblan.fr

    Il est certain qu’il existe aujourd’hui un gros problème sur ce site, et comme tu l’as évoqué, c’est ce problème d’addiction.

    Au début on te dit « Vas-y vient, facebook c’est trop bien ! », alors tu fais le pas de t’inscrire et plus le temps passe, plus tu te retrouves scotché devant ce site dénoué de tout intérêt, sauf celui de communiquer un poil plus facilement avec les gens…et encore.

    J’ai moi aussi désactivé ce compte (et c’est un bien grand) et tu sais quoi ? Je me couche plus tôt le soir…Oui oui, c’est un constat que j’ai fais : avant, j’avais le reflex de surfer sur facebook et pouf, une heure après, tu es encore dessus à appuyer sur F5 et à t’occuper à jouer au bowling sur un jeu en flash complètement pourri.

    Bref, c’est un site plus dangereux qu’autre chose…et je n’ai pas le sentiment qu’il soit au sommet de se forme :/

  2. Hadryx

    C’est vrai que le site développe une certaine addiction, par contre maintenant que tu le dit, c’est vrai que FB fait tout son possible pour garder ses membres, en jouant avec les sentiments comme tu l’as dit, je le remarque bien plus à présent.
    Mais bon, il faut avouer aussi qu’il à un certain coté pratique, pour l’organisation d’événement et se tenir au courant. Le danger réside dans le fait de rester scotcher sur la page d’accueil à appuyer frénétiquement sa touche F5.
    Enfin, je m’aperçois tout de même que ce site comporte bien plus de coter négatif que de positif… peut être une autre désactivation jusqu’à la prochaine connexion ^^

  3. Xe – ybalex.free.fr

    Alala, facebook et son addiction…
    Le tout c’est de se maitriser, et je crois qu’on est une génération qui a bien du mal à résister aux « drogues virtuelles ».

    Même s’il est rare de passer du temps « utile » sur facebook (du moins pour le commun des mortels), c’est quand même un sacré outil de com, et un excellent outil social aussi.

    Malgré tout les inconvénients, je garderais mon sang froid ET mon compte face à l’addiction ^^

    ps : AHAH !! le grand gourou renaitra !! (un jour(ou pas))

  4. J’attendais la migration avant de répondre! (le thème rox d’ailleurs.)

    Bref, même si j’avais développé un temps le syndrome du F5 à l’accueil de facebook, je serai moins dur que vous envers le site.

    A mon sens ça reste un site qui propose différentes fonctionnalités, si les utilisateurs ne savent pas s’arrêter ou se sentent dépendants ce n’est pas vraiment la faute du site, au même titre que l’addiction aux MMO par exemple.

    Pour moi le seul point « grave » de facebook, c’est que tu ne peux pas supprimer ton compte (sans passer par un mail aux responsables… j’ose espérer que cette solution fonctionne), seulement le faire disparaitre aux yeux de tes « amis ». Pour le propriétaire ça change pas grande chose vu qu’il suffit de se re-connecter et ça ré-active tout.
    Cela dit toute la démarche longue et fastidieuse à faire pour faire cette désactivation aux apparences inutiles fait passer le cap à ceux qui ne peuvent pas s’arrêter tout seul. Je pense que ça permet de franchir un cap. Au final d’un oeil extérieur il n’y a pas de différences, mais entre se dire bon cette fois j’arrête je me connecte plus! et faire toute la démarche, au niveau de la façon d’appréhender c’est pas la même chose!
    Puis l’avantage c’est que c’est marrant, les Vous allez manquer à… et Reconnectez-vous normalement pour tout annuler sont voués à devenir des classiques je pense, c’est énorme. ;]

    Bref pour résumer, je suis pas trop d’accord avec l’image du gros méchant et diabolique facebook qui a pour but d’aliéner tout le monde. Qu’il encourage le truc, ça me paraît évident (lolol vous allez manquer à, juste magique²); que cette attitude est un peu gerbante je suis d’accord… Sauf que c’est l’attitude de beaucoup de « gros » je trouve, on peut pas trop y échapper et je suis convaincu qu’ils ne créent pas l’addiction, il l’encourage ou ne font plutôt rien contre dans le pire des cas.

  5. Oui, je suis d’accord avec Mimu, ne deviennent accros que ceux qui ne sont pas capable de se maitriser, et comme je le disait précédemment, on est une génération très sensible aux addictions issues des nouvelles technologies.

    Mais pour revenir sur l’impossibilité de supprimer son compte, même si je comprends le soucis de vie privée que ça peut poser à certains, et que je suis d’accord avec le fait que les gens devraient pouvoir effacer sans grosses démarches tout ou partie du contenu publié sur facebook, je voudrait citer un message que j’ai vu sur un blog (dont l’adresse m’est sortie de la tête malheureusement) et qui répète dans tout ses billets dédiés aux réseaux sociaux :

    « même si vous n’adhérez pas à ce genre de choses, il est impératif pour vous de vous y inscrire, même sans vous en servir, parce que si vous ne le faites pas, quelqu’un pourrait le faire à votre place, et vous risqueriez gros »

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