Je poursuis ma cure de dramas japonais avec Tumbling, un drama de 11 épisodes sur la gymnastique rythmique masculine.
Le pitch :
Wataru Azuma (Yusuke Yamamoto), élève de terminale, est le « chef » du lycée Karasumori. Caïd craint par ses camarades, le jeune homme aux cheveux rouges préfère se battre avec d’autres clans qu’étudier. A tel point que Kashiwagi, son prof principal, lui impose un choix cornélien : pour améliorer ses notes, il devra prendre des heures de cours supplémentaires ou intégrer un club. Peu désireux de passer plus de temps en classe que nécessaire, il choisit la seconde option. Malheureusement, son tempérament bagarreur l’empêche de s’intégrer et il enchaîne les clubs sans trouver sa place. Jusqu’à ce qu’il tombe sous le charme de Mari, une nouvelle élève qui pratique la gymnastique rythmique. Il décide alors de rejoindre l’équipe masculine pour se rapprocher d’elle. Une arrivée que Yuta (Koji Seto), son capitaine, et ses trois coéquipiers ne voient pas d’un très bon œil…
Tumbling ne fait pas partie de ces dramas qui m’ont accrochée dès le début. Le premier épisode est long et pas très captivant. On sait bien que Wataru va finir par rejoindre l’équipe de tumbling et choisir de s’y consacrer à fond, alors pourquoi nous avoir pondu un pilote de 90 minutes ?! Non seulement c’est un peu longuet, mais les membres de l’équipe de tumbling originale, Yuta, Satoshi, Taku et Atsushi, sont mous et pas charismatiques pour un sou. Ils ne m’ont donc pas intéressée dans un premier temps. Heureusement que Wataru et ses deux acolytes, Ryosuke (Shohei Miura) et Nippori (Kento Kaku), viennent ajouter un peu de piquant.
Les premiers épisodes montrent clairement deux mondes qui s’opposent : les gentils lycéens passionnés par la GR et les yankees, qui ne peuvent pas faire deux pas dans la rue sans être pris dans une bagarre. Puis les lignes bougent. Peu à peu, Wataru et ses deux amis se prennent d’intérêt pour ce monde qu’ils regardaient jusque là d’un œil moqueur et méprisant.
Bien qu’impétueux et agressif, Wataru est un garçon attachant et intègre. Ses convictions ne résistent cependant jamais longtemps à la jolie Mari (Azusa Okamoto), donnant lieu à un vrai running gag. Tout est bon pour lui plaire, y compris porter joyeusement ce t-shirt rose qu’elle trouve joli alors qu’il refusait de le mettre 30 secondes plus tôt. Attention cependant, Tumbling n’est pas un drama d’amour. Les sentiments de Wataru pour Mari ne sont qu’un prétexte pour que le lycéen s’implique dans le club de GR.
Avant / après le passage de Mari
J’avoue que le début de l’épisode 1 a été très perturbant pour moi. Je ne connais Yusuke Yamamoto qu’à travers son rôle de Taiki Kayashima, mystérieux lycéen doté de pouvoirs psychiques dans HanaKimi. Le voir soudainement péter des dents en hurlant m’a légèrement choquée et il m’a fallu un peu de temps pour m’y faire. Même difficulté pour le personnage de Nippori, joué par Kento Kaku et découvert dans Asuko March. Il interprète ici un « gentil » délinquant un peu fêlé, fidèle à Wataru contre vents et marées. Il est clairement la carte « humour » de Tumbling.
Ça partait bien, et puis…
J’ai beaucoup aimé la première moitié du drama. Il y a pas mal de rebondissements et l’histoire est prenante. Malheureusement, la seconde m’a plutôt ennuyée. Les événements sont au mieux prévisibles, au pire inintéressants.
Certaines intrigues très importantes, traitées dans un ou deux épisodes d’affilée, ne sont plus jamais évoquées ensuite. Les histoires personnelles sont mal exploitées et les personnages manquent donc cruellement de relief. C’est dommage car ces histoires sont très présentes au début du drama. Du coup, on a l’impression que les scénaristes se sont dit : « Bon, on a fait un bref topo de la vie de tout le monde, on est tranquilles, on peut passer à autre chose« . Il y avait pourtant matière à enrichir l’histoire [spoiler, surlignez : l’homosexualité de Taku, Nippori contraint de travailler pour subvenir aux besoins de sa famille, le décès du père de Wataru… toutes ces choses censées marquer un personnage disparaissent du scénario aussi vite qu’elles y sont arrivées].
Finalement, au fur et à mesure que l’équipe de tumbling accueille de nouveaux membres, l’histoire perd en intérêt. Par moments, il semble même que les scénaristes ne savaient plus vraiment quoi faire de tout ce petit monde. Deux des acteurs notamment, que je ne citerai pas pour ne pas spoiler, ont un rôle très limité, plus vraiment d’intrigues… Ils apparaissent juste à l’écran de temps en temps. Si j’étais mauvaise langue, je dirais que l’un des deux est surtout là pour son physique agréable (mais je ne suis pas comme ça !).
Des larmes, des larmes, encore des larmes…
Une autre chose qui m’a déplu : l’hypersensibilité des personnages. Sortez les mouchoirs, les garçons pleurent dans TOUS les épisodes. J’ai été touchée et attendrie au début mais, les épisodes s’enchaînant, cela m’a agacée, puis carrément affligée. Certes, certains passages m’ont émue. Mais trop, c’est trop ! Même le coach Kashiwagi finit par pleurer ! C’est vraiment lourd. Je pense que les hommes sont tout aussi sensibles que les femmes et qu’ils ont aussi le droit de craquer, mais il y a quand même un équilibre à trouver. Je n’avais jamais vu ça, pas même dans Life, Last Friends ou Rittoru no Namida ! Les personnages ont pourtant une vie autrement difficile… Bref, cette surabondance de larmes est selon moi LE point négatif du drama. Les moments censés nous émouvoir ont fini par m’énerver… voire me faire rire.
3 minutes seulement séparent ces deux scènes de l’épisode 9. Et tout ce qui me vient à l’esprit à cet instant est : « MAIS TU VAS ARRÊTER DE CHIALER, OUI ?! ».
La palme du moment le plus horripilant revient sans doute au passage où Wataru, Ryusuke et Nippori pleurent dans les bras les uns des autres alors que leur pote Kiyama (Shunsuke Daito) est en train de se faire tabasser à quelques kilomètres de là. La raison ? Wataru a décidé d’aller le sauver seul. C’est bien beau les gars, mais si vous attendez qu’il soit mort, vous serez bien avancés ! Cette scène larmoyante dure quand même 3 MINUTES… Je vous assure que c’est long. D’ailleurs, j’ai craqué et j’en ai passé la moitié.
Le drama avançant, les passages plein de bons sentiments qui me faisaient sourire ont commencé à me sembler terriblement niais. Mon quota de guimauve a été atteint dans l’épisode 9, il me semble. Et pourtant, je suis une habituée des dramas japonais, j’ai donc une bonne résistance.
Bref, vous l’aurez compris, ce drama m’a passablement fait rager. Et pourtant… je l’ai regardé jusqu’au bout. Impossible de m’en détacher avant la fin. Certes, Tumbling est bourré de moments agaçants et il ne réserve pas franchement de surprises. De plus, la seconde moitié de la série est nettement moins intéressante que la première et il arrive qu’on s’ennuie. Cependant, le pitch a le mérite d’être original, le casting est crédible et l’amitié entre les protagonistes fait plaisir à voir. Si vous parvenez à passer outre les longues scènes larmoyantes, vous passerez probablement un très bon moment.
Une partie du cast de Tumbling
Ah oui ! Si vous avez aimé le drama et souhaitez prolonger l’expérience, sachez qu’il a donné naissance à plusieurs pièces de théâtre. Le volume 1 de « Tumbling stage play » se passe 5 ans après le drama. On y retrouve notamment Shunsuke Daito (Kiyama), qui est prof d’Histoire dans un lycée près de Karasumori et qui va devenir coach de l’équipe de Tumbling, et Soran Tamoto (Kaneko), actuel coach de l’équipe de Tumbling de Karasumori. Vous pouvez voir quelques images de la pièce Tumbling ici, et même la télécharger !
Bien que je ne parle pas japonais (hormis quelques mots et expressions par ci par là), j’ai bien aimé la pièce et je n’ai pas du tout trouvé le temps long, bien qu’elle dure 2h30. N’hésitez donc pas à y jeter un oeil. On y apprend notamment ce que sont devenus les autres membres du groupe (surlignez pour lire ):
- Wataru voyage autour du monde pour faire connaître la fabuleuse omelette de riz de sa maman
- Tsuchiya et Nippori ont repris l’affaire familiale (respectivement les bains et l’imprimerie) et s’en sortent plutôt bien
- Yuta est employé et essaye sans grand succès de monter une équipe de gymnastique rythmique dans son entreprise
- Ryosuke a arrêté de courir après les filles. Il est maintenant marié avec 5 enfants (comment les a-t-il eus aussi vite ?!)
- Misusawa est une « action star ». J’ai cru comprendre que cela signifiait « cascadeur ».
(Merci au forum TumblingTheRpg pour ces infos.)