J’adore les films d’épouvante japonais. Les japonais ont cette capacité à imaginer des histoires terrifiantes qui me font systématiquement froid dans le dos. (Ce n’est pas que dans le cinéma, d’ailleurs… Il me suffit de repenser aux livres Out ou Battle Royale.)
Dans les films d’épouvante japonais, vous ne trouverez pas de tueur en série adepte des massacres sanglants pour son simple plaisir. Le meurtrier est bien souvent un esprit tourmenté qui crie vengeance, une entité contre laquelle on ne peut lutter. Et c’est de cette impuissance que jaillissent l’angoisse et le malaise. Une fois les personnages piégés, il n’y a pas de Happy End possible. De la cassette video tueuse de Ringu (Le Cercle pour le remake américain) à la maison hantée de The Grudge, les histoires mêlent legendes anciennes et légendes urbaines pour nous faire frémir.
Réincarnation et esprit torturé
Le dernier film japonais que j’ai regardé a été réalisé par Takashi Shimizu, celui-là même qui a réalisé Thé Grudge, The Grudge 2 et leurs remakes respectifs avec Sarah Michelle Gellar. Réincarnation (Rinne) prend place au coeur d’un hôtel à l’abandon, théâtre d’un massacre 20 ans plus tôt. Un professeur d’université, pris d’une apparente crise de folie, avait tué 11 personnes, personnel et clients, tout en filmant ses actes.
Et voila qu’un réalisateur décide d’adapter cette sordide histoire au cinéma. L’actrice Nagisa Sugiura est sélectionnée pour jouer le rôle de la fille du professeur, l’une des victimes. Dès lors, elle est prise de terribles visions et cauchemars dans lesquels elle se retrouve dans la peau de la petite fille. Une situation qui va s’aggraver lorsque le réalisateur choisit d’emmener toute l’équipe sur les lieux du drame, pour que ses acteurs s’impregnent de l’ambiance…
Un style bien à eux
Les films japonais ont un style assez particulier. Alors que les films américains adorent inonder l’écran d’hemoglobine, de tripes et de personnages hurlants, ils misent sur l’ambiance et l’émotion. La culture asiatique n’est en rien comparable à la culture américaine, voire occidentale, et c’est bien à travers le cinéma que c’est le plus évident. Ici, très peu d’effets spéciaux, on joue sur le maquillage et les décors. Certains trouveront ça ridicule, mais je pense que c’est ce qui donne tout leur charme à ces films. D’autres moqueront le surjeu des acteurs et les situations parfois trop cliché. Mais oui, c’est aussi ça, le cinéma asiatique. Il faut parfois être capable de prendre du recul et accepter de sortir des sentiers battus pour apprécier.
Si vous avez envie de plonger dans un film d’épouvante japonais, essayez donc Ringu, dont le remake avec Naomi Watts est tout aussi effrayant. Le Cercle est d’ailleurs LE film qui m’a fait m’intéresser au cinéma d’horreur japonais. Essayez également The Grudge, dont le remake en est la copie conforme (seuls les acteurs changent), La mort en ligne, Spirits… Et plongez-vous dans de sombres histoires peuplées de fantômes malfaisants et de personnages dépassés par les évènements.
Entièrement d’accord avec toi, les films d’horreur japonais ou du moins asiatiques sont d’autant plus effrayants de part leur quasi absence de scènes sanglantes. Comme tu l’expliques ils jouent parfaitement sur les émotions, utilisent nos peurs, phobies et notre imagination exacerbée quand nous nous imaginons à la place des personnages dans des situations peu rassurantes. Ils préfèrent employer les silences et l’anticipation plutôt que d’attaquer de front avec de la violence brute. Et puis ce que j’aime avec ces films c’est que l’ambiance et l’histoire se construisent doucement jusqu’à imposer une atmosphère vraiment terrifiante malgré l’absurdité de certaines scènes. Et puis ils utilisent si souvent des « légendes urbaines » ou asiatiques tirées de leurs traditions et de leur culture que je trouve qu’on est immédiatement mis en condition pour le film. Enfin, très bon article :)
(J’ignorais que tu aimais les films d’horreur ^^)
Je suis bien d’accord sur le fait que les films d’horreur japonais ont un style assez spécial !
J’ai beaucoup aimé the Grudge, et particulièrement le fait qu’il n’y avait pas de happy end à la fin comme dans la plupart des films américains.