Gran Torino est le dernier film réalisé par Clint Eastwood. Il y tient d’ailleurs le rôle principal : celui de Walt Kowalski, un vieux vétéran de la guerre de Corée ronchon et raciste qui vient de perdre sa femme et se retrouve dans un quartier essentiellement Hmong rongé par les gangs.
Un soir, il surprend son jeune voisin, Tao, issu d’une famille exclusivement composée de femmes, en train d’essayer de voler sa Gran Torino. Il s’agit là de son rite d’initiation pour rejoindre le gang du quartier. Malheureusement ou heureusement pour lui, il est rapidement mis en fuite par Walt.
Le jeune homme n’a en réalité aucune envie de s’associer aux membres de ce gang. Pourtant, eux n’ont aucune intention de le lâcher. C’est ainsi qu’un soir, ils débarquent chez lui et tentent de l’enlever sous les yeux de sa sœur Sue et de sa mère. Walt, dérangé par tout ce vacarme, sort fusil à l’épaule pour calmer ses voisins bruyants. Il n’en a pas l’air, mais l’homme a un caractère en acier trempé, et les agresseurs ne tardent pas à s’enfuir.
Dès le lendemain de l’incident, Tao est contraint de travailler pour lui dans le but de racheter ses fautes. De leur côté, Sue et sa mère traitent le vétéran en héros – un comble pour Walt, qui veut juste qu’on le laisse tranquille-. Pourtant, il va peu à peu se rapprocher de cette famille, jusqu’à prendre une réelle place dans leur vie.
Ce qu’on peut prendre pour un simple drame est en fait un réel chef d’œuvre. Les 2 heures du film passent à une vitesse impressionnante et on ne s’ennuie pas une seconde. D’après moi, il parvient même à détrôner Million Dollar Baby, qui comportait malheureusement beaucoup de longueurs. Tout au long du film, on voit le personnage de Walt se transformer sous nos yeux et se prendre d’affection pour ces gens qui ne lui inspiraient au départ que dédain et mépris. Quant à la fin… elle est tout simplement magistrale.
La relation qui se crée entre les protagonistes m’a rappelé celle qui se crée entre Maggie et Frankie dans Millions Dollar Baby, mais la ressemblance s’arrête là. Sans faire dans le dramatique théâtral, Gran Torino est un des ces films qui marquent en prenant le spectateur aux tripes, tandis que le rideau se baisse sur un final qu’on n’attendait pas.
Aucun doute, c’est cela, le 7ème Art.